L'APPEL DE LA FORÊTL'APPEL DE LA FORÊT
Dans le cadre du programme L’Appel de la forêt, en collaboration avec la compagnie Désembrayée, l’association Là-Haut, a initié la première édition d’un festival du livre et du vivant : « Coucou la forêt – Festival des mots et du vivant ».
Ces deux journées d’évènement culturel au cœur de la forêt de Rennes à Liffré, les 2 et 3 juillet 2022, ont connu un franc succès et appellent à être réitérées.
Le programme L’Appel de la forêt a pour but de mobiliser les bretons sur le thème de la biodiversité. Il se déroule au coeur des 3000 hectares de la forêt de Rennes sur la commune de Liffré. Là-Haut y mène une série d’actions socioculturelles innovantes depuis deux ans en partenariat avec l’ONF, l’OFB, la DRAC, 40 mcube. Le conseil régional de Bretagne, Rennes Métropole et Liffré Cormier Communauté.
L’art est la colonne vertébrale de ce projet de sensibilisation sous la forme de résidences artistiques, d’ateliers, de stages, de projets jeunesse.
Partenaire majeur dans l’élaboration du projet, L’établi des mots représenté par Gabriel Leroy s’est implanté pendant deux jours au cœur de la forêt. Sous l’ombre des hêtres, un espace de vente s’est déplié pour proposer des livres sur les thèmes de la forêt et son imaginaire, de l’écologie ainsi que les livres de Corinne Morel-Darleux.
Invitée spéciale, Nathalie Georges était présente les deux jours avec une sélection des éditions Animal Debout et a participé à nourrir le débat du cercle scandinave à travers son regard d’éditrice et de lectrice.
Corinne Morel-Darleux a été conviée le dimanche 3 juillet comme principale invitée du cercle scandinave. Autrice des ouvrages « Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce », « Le gang des chevreuils rusés », « Là où le feu est l’ours », elle a pu développer sa pensée critique sur le thème de l’engagement et de notre rapport esthétique au monde.
Trois compagnies se sont enforestées sous forme d’une résidence de plusieurs jours. Le fruit de leur travail a été présenté à plusieurs reprises pendant les deux jours (3 représentations de 45 minutes par jour). Les festivaliers étaient invités à déambuler sur trois parcours distincts :
Parcours Arts Plastiques avec le collectif Bonjoure y mas,
Parcours sonore avec la compagnie L’Effraie,
Chaque groupe de festivaliers était limité à 15 personnes pour des raisons écologiques.
En partenariat avec l’association locale Ragoles et Béruchets, Là-Haut et L’Effraie ont accueilli 12 jeunes pendant 3 jours dans la forêt pendant les vacances de printemps. Le groupe a réalisé des prises de sons de la forêt et de lectures de textes écrits le groupe.
L’Effraie s’est chargé du montage. La bande son des jeunes a été couplée à « Amazonia », une pièce de Felix Blume, avec les habitants de Tauary, petit village au coeur de la forêt amazonienne, qui nous emmènent écouter les sons de leur quotidien tout au long d’une journée.
L’installation pour l’accueil des participants fut complexe. Ils étaient invités à s’allonger sur un filet fixé autour d’un hêtre remarquable. Le son était diffusé grâce à un sytème d’enceintes disposées autour de l’arbre et alimenté par une série de batteries.
L’installation faite sur le parcours artistique s’est construite sur l’idée d’un maquis constitué d’œuvres créées à partir des matériaux disponibles sur place relayant des activités autour de 3 pôles : une grande et une petite cabane et sur des ponts sur la rivière.
Les participant·es étaient invités à ouvrir l’œil à l’invisible et au sensible, au désir et à la magie ; accueilli·es par des deux personnages costumés d’un autre univers.
Beaucoup d’échanges ont eu lieu autour de la cabane, couverte de nombreux textes, dessins et photos invitant à entrer dans l’univers du maquis, de la symbolique de la forêt, ou encore de recherches sur le sanglier.
Enfin, chacun était invité à se retrouver autour d’une œuvre suspendue pour un temps d’échange. Un temps pour recevoir et partager l’expérience de chacun·e sur le parcours, pour se raconter une anecdote ou un ressenti ou bien se laisser emporter par le silence.
À partir des textes des auteur.es Jenny Dahan et Guérasim Lukas; les artistes Sonia Frioux, Laëtitia Lanoé, Sandrine Ricard, Julia Brenier et Marylou Thomas ont proposé une performance d’1h30.
Faire silence ensemble, se laisser traverser par le sensible des mots, la dissonance entre présence humaine et la forêt elle-même. Un voyage entre poésie et danse ou chacun est appelé à faire meute, traverser à la fois seul par le silence et ensemble par le groupe au cœur du vivant.
Le silence du parcours, les lectures, les passages dansés étaient vécus comme des moments suspendus.
Bien ! Maintenant que tu es là tu serais vraiment le dernier des hommes de ne pas continuer Doucement La forêt que tu t’apprêtes à pénétrer est une femme violée... bref c’est une femme. Elle est peuplée d’arbres en convalescence Ils ont beaucoup souffert, la plupart sont arrivées ici complètement abatus Ils se sentent surtout trahis au plus haut point et c’est ce sentiment de trahison qui est à l’origine de leurs blessures les plus profondes Car l’arbre est par nature confiant et c’est aussi tout naturellement que Depuis des millénaires, il recueille les espoirs des hommes pour les porter le plus haut possible mais l’homme l’a trahi et l’arbre ne sait plus où est sa place ...»
Jean-Yves Bardoul, musicien et ses ateliers buissonniers : une proposition qui donne à entendre et à voir comment on transforme le vivant en instrument de musique. Dimanche en continu.
Juliette Divry, musicienne. Le solo SUUIJ, samedi soir, a transporté le public sous les sapins, un voyage des sens des plus enivrant. Avec une recherche de timbres au cœur de son écriture, elle s’amuse avec les effets acoustiques de son instrument. Sur cette orchestration de timbres vient se poser la voix, expirée comme dans un souffle. Il n’y a pas de textes, seulement une voix.
L’association Là-Haut a encadré un espace de lectures perchées. Plusieurs hamacs ont été mis à disposition invitant petit.es et grand.es à lire seul.es ou accompagné.es.
L’association Sac de billes a animé des ateliers cabanes toute la journée samedi. Les enfants et adultes ont appris ensemble à manier les outils.
La conteuse Céline Le Briand a proposé son spectacle « Sève et dune : la plage en hiver ». Un univers où le lien avec le vivant est au cœur de la démarche de l’artiste.
Inès Berghman a proposé un atelier cyanotype. À partir des composés de la forêt (végétaux morts au sol, bois, plumes…), chacun.e était invité à créer sa propre image et découvrir le procédé ancien du cyanotype.
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